vendredi 7 mai 2010

Rémy Weité




Rémy Weité
est né en 1961. Il vit à Paris. Très jeune il est sensibilisé à la photographie par son père qu’il accompagne lors de prises de vue de paysages et d’architecture romane : ensemble ils prennent des images en noir et blanc (au format 6 x 6 cm et à la chambre 4x5") qu’ils développent ensuite et tirent dans le laboratoire familial.

En 2002 avec un appareil numérique bas de gamme livré avec un ordinateur, il découvre une autre manière de photographier : l’aspect ludique des prises de vue, comme la souplesse qu’offre le post traitement, modifient son approche.

L’évolution de sa pratique et de son regard se trouve conforté par sa rencontre avec des photographes du collectif Photo Povera en 2006. Il est séduit par la philosophie de ce mouvement alternatif où le discours technologique ne prédomine pas, et qui revendique une photographie sensitive et poétique, très différente d’une photographie académique, léchée et lisse.

Accrocher dans la lumière une rêverie,
une enfance possible.


Très marqué par la lumière et les ambiances intérieures qui émanent des peintures de Vermeer ou d’Edward Hooper, il tente de restituer dans un même élan des perceptions qui s’impriment en lui. L’instant décisif est d’abord à rechercher du côté de la temporalité propre du photographe, celle où naît une émotion furtive qu’il s’agit pour lui de suivre, avant de la donner en partage.

La torpeur d’un dimanche après-midi, le soleil froid du petit jour, une musique lointaine, les squares parisiens, des personnages qu’on devine plus qu’ils ne sont présents dans le cadre, une main, une mèche de cheveux… invitent le spectateur à accrocher dans la lumière une rêverie, une enfance possible.

Yannick Vigouroux







Yannick Vigouroux
est né en 1970, photographe, critique d'art et historien de la photographie, il vit et travaille à Paris. Diplômé de l'Ecole Nationale de la Photographie (Arles, France), il a été curateur de nombreuses expositions pour Patrimoine photographique (Ministère de la Culture, France) et a publié plusieurs livres sur le photographie.





« Window # 247, Napoli, 11 juillet 2079 »
(sténopé numérique)



En tant que photographe, il utilise principalement des appareils-jouets dont, depuis 1996, des box 6 x 9 cm (série ˝Littoralités˝, consacrée aux bords de mer et zones portuaires), et depuis peu, un sténopé numérique, ainsi qu'un appareil-jouet numérique Fisher-Price. Fondateur en 2005 du collectif d'artistes Foto Povera, il a consacré à ces pratiques alternatives un livre rédigé avec Jean-Marie Baldner : Les Pratiques pauvres, du sténopé au téléphone mobile, publié la même année. Son travail est représenté par l'Opal Gallery (Atlanta).

« J'aime me promener au bord de la mer avec ma box, cet appareil si léger, inoffensif (j'aime l'idée que ce ne soit pas du matériel professionnel, ˝sérieux˝), ne possédant ni cellule pour mesurer la lumière, ni diaphragme... Je ne peux déclencher qu'au 1/50 s ou sur la pause B. Plus de contrôle possible donc ou presque, je dois me soumettre à la lumière existante, me contenter de cadrer très approximativement dans le minuscule dépoli. Je fais des photos quand cela est possible ; j'ai le sentiment que, désormais, c'est en réalité le monde que je laisse entrer dans la boîte qui prend lui-même l'image. De ce parti pris de lâcher prise résultent ces vues intemporelles et immatérielles. Je ne crois par à la ˝vérité˝ du document. Selon moi, le document ment toujours, l'imaginaire jamais. »

Jean-Luc Paillé







Jean-Luc Paillé
J’ai réellement commencé à travailler ma vision photographique à la fin de l’année 1978. Je réalise alors des travaux en noir et blanc, des tirages d’images de reportages et des montages d’images en inversible couleur infrarouge. Je présente ce travail lors d’une exposition dans un centre culturel en 1979. Cette envie très forte de travailler la photographie s’est accentué lors de mon séjour à Venise en 1979 pendant l’exposition VENEZIA LA FOTOGRAFIA. Depuis mon travail artistique s’est dirigé vers la perception entretenue entre l’image fixe et l’image animée. »

Catherine Merdy






Catherine Merdy
, née en 1968, a fait des études cinématographiques à l’Ecole Nationale Louis-Lumière. Caméraman et photographe, elle vit et travaille à Paris.

Son travail photographique est fortement marqué par l’esprit de liberté qui accompagne l’usage ludique de ce qu’elle nomme elle-même ses “toyscamera” : Lomo LCA, Lubitel, Holga, Sténopé,... des appareils-jouets aux fonctions rudimentaires pour une pratique qui va à rebours de la perfection technologique.

Elle collecte des images de son quotidien, l’appareil photographique faisant office de journal intime où s’écrit son histoire et celle de ceux qui l’entourent. De cette prise de note régulière, Catherine Merdy va alors associer, multiplier et confronter les images collectées jusqu’à concevoir des visions “patchwork” d’une société aux multiples visages.

Son travail n’a de sens que dans cette « pulsion » de déclencher l’appareil pour aller à la découverte des choses et des êtres. Il n’y a ici aucune mise en scène, aucune volonté de raconter une histoire pré-établie, ni de rapporter une œuvre documentaire. Elle traque la vie à l’état brut et ses associations sont un regard personnel sur notre monde contemporain.

Après une résidence à Beyrouth au mois de mars 2005, elle poursuit son travail dans des villes étrangères et élargit son champ d’expérimentation à d’autres cultures.

Catherine Merdy a obtenu en 2000 le prix FNAC Attention Talent Photo.

jeudi 6 mai 2010

Benoît Géhanne & Marion Delage de Luget






Benoît Géhanne est né en 1973 à Cherbourg. Il étudie la photographie et la gravure à l’E.N.S.A.D. et le design textile à l’E.N.S.A.A.M.A. Olivier de Serres. Il poursuit un travail plastique autour de l’image photographique, en jouant la photographie dans ses écarts et ses relations à d’autres médiums comme le cinéma, la vidéo, le dessin et la peinture. L'artiste expérimente les notions de stéréotypes liés à la production et à la post-production d’image. Par des gestes simples opérés sur les clichés photographiques, ses propositions mêlent des genres qui embrayent à un imaginaire à la fois intime et collectif ; telle l’incrustation du mot « fin » sur des photographies de vacances qui deviennent alors les extraits d’un dénouement cinématographique.

Son travail interroge l’image sur sa condition et son statut, entre document et fiction, entre autonomie plastique et séquence narrative. Il joue de situations où l’image est questionnée par les conditions d’exposition ainsi que par le jeu des titres ou des rapprochements avec des textes.

Expositions ; France : La générale en Manufacture, galerie AREA, galerie Episodique, La Maison des Métallos, Galerie Lendroit ; Allemagne : galerie S.W.A.T. Art ; Etats-Unis : Opal Gallery.

Il réalise et expose des vidéos en collaboration avec Marion Delage de Luget : Moca à Washington DC, Le Cube, L’Esag de Grenoble, Galerie du Midi à Arles, Gare au théâtre à Vitry / divers festivals : Vidéoformes, Loop pool, Strawberry Super 8 Festival, Filmer la Musique, IFCT, Urban Screen 2008.







Vidéo « Routine»

« Dans la série " Routine ", nous avons voulu provoquer un frottement entre le vécu très contextualisé d’une famille américaine et ce mot Griffe Raymond Voinquel ; griffe du réalisateur ; griffe du producteur "fin" qui, transcrit en russe, renvoie plutôt à la guerre froide, au cinéma soviétique … On assiste dans ces images à des évènements très ordinaires mais en même rituels, qui soudent la communauté, tels que la parade de la ville : dans une petite rue de San Diego, défilent les membres d’un club de foot, des majorettes, des pompiers, des policiers etc. Au départ, il y a surtout l’idée de s’amuser avec une narration minimale qui dit ironiquement, dès le départ, que "c’est fini", on a raté l’essentiel… » (la suite de l'entretien peut être lue dans « La mémoire est comme un mille-feuilles » sur www.lacritique.org)

(Benoît Gehanne & Marion Delage de Luget, interviewés par Yannick Vigouroux)